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Art Paris, Art Fair : l'art contemporain est-il surcoté ?

Dernière mise à jour : 5 mai 2022


Article publié sur Capital.fr le 5/04/2018


Art Paris, Art Fair, foire internationale annuelle d’Art Contemporain à succès au Grand Palais, fête ses 20 ans du 5 au 8 avril. L’art contemporain reste pourtant boudé par une partie du grand public, qui peine à comprendre ses prix exorbitants.



1. Les chiffres sont trompeurs à cause de la spéculation

45.600 oeuvres contemporaines ont été vendues en Occident en 2015, quatre fois plus qu’il y a 10 ans, résume un rapport d’Artprice. La moitié de ces recettes reposerait “sur la cote exceptionnelle de 10 artistes seulement”, parmi lesquels Christopher Wool, Damien Hirst ou Anselm Kiefer. Les prix seraient essentiellement soutenus par les grandes galeries qui défendent leurs poulains : “elles définissent l’offre artistique tout en construisant les cotes”, explique Thierry Ehrmann, fondateur d’Artprice.


Un autre phénomène intervient : le blanchiment d’argent sale dans lequel les oeuvres contemporaines sont largement impliquées, explique Les Échos. Ce marché rapporterait 6 milliards de dollars par an au syndicats du crime, entretenant “une hausse soudaine et parfois inexpliquée des prix”, analysent la fiscaliste Virginie Heem et l’expert David G. Hotte.


2. Un objet de manipulation marketing, incompris du public

45.600 oeuvres contemporaines ont été vendues en Occident en 2015, quatre fois plus qu’il y a 10 ans, résume un rapport d’Artprice. La moitié de ces recettes reposerait “sur la cote exceptionnelle de 10 artistes seulement”, parmi lesquels Christopher Wool, Damien Hirst ou Anselm Kiefer. Les prix seraient essentiellement soutenus par les grandes galeries qui défendent leurs poulains : “elles définissent l’offre artistique tout en construisant les cotes”, explique Thierry Ehrmann, fondateur d’Artprice. Un autre phénomène intervient : le blanchiment d’argent sale dans lequel les oeuvres contemporaines sont largement impliquées, explique Les Échos. Ce marché rapporterait 6 milliards de dollars par an au syndidats du crime, entretenant “une hausse soudaine et parfois inexpliquée des prix”, analysent la fiscaliste Virginie Heem et l’expert David G. Hotte.



1. Il rompt avec les codes du classique et ne cherche pas l’esthétique

En 2013, Capital mettait en avant dans un article, une "palette de chantier" de l’artiste Eva Marisaldi, estimée 19.200 euros, ou encore des "tubes d'échafaudages" conçus par la plasticienne italienne Lara Favaretto valorisés à 22.000 euros. Mais pourquoi donc payer aussi cher des oeuvres qui paraissent aussi absurdes ? L’art contemporain est souvent jugé comme non esthétique par les réfractaires. Mais par définition, l'art contemporain ne peut pas répondre aux attentes de l'esthétisme, car son principe repose sur la rupture même des codes établis. Et il se veut dérangeant, choquant, tout le contraire du “Beau”.


Chacun doit pouvoir y trouver un attrait au sens où l’exprimait Kant, quand il évoquait la beauté adhérente et la beauté relative. Pour le philosophe, le beau n’est relatif qu’au but que l’on y cherche. Par exemple, un film peut être jugé beau s’il est considéré comme un divertissement et selon ce seul critère, explique l’encyclopédie Savoir. Alors, au nom de quelle universalité s'interdire d'apprécier la palette d’Eva Marisaldi ?

2. Il est trop moderne pour être jugé

D’une part, les problématiques du monde contemporain sont très éloignées de celles de nos ancêtres, ce qui explique qu’il ne réponde à aucun canon du passé. Il est un “acte de métamorphose”, selon le célèbre artiste plasticien Claude Lévêque sur France Inter. Il se sert de nos objets du quotidien pour les transformer et en donner un sens intemporel. D'autre part, au fil du temps les standards de beauté ont décliné jusqu’à disparaître. Hannah Arendt estimait dans La condition Humaine, que l’œuvre d’art ne vaut que dans la mesure où elle “ouvre le public à un champ de possibles insoupçonnés qui renouvelle sa perception du monde”. L’“art se manifeste comme un commencement” selon elle. I


Innovant, l’art contemporain est l’exemple même de commencement, relevant d’une expérience de liberté. Enfin, il semblerait que nous manquons de recul pour le juger, et que le temps fera lui-même le tri. Les plus grands artistes de l’histoire ont été boudés par leurs contemporains : Léonard de Vinci considéré comme fou ; Caravage jugé vulgaire ; Michel-Ange obscène ; Millet, Courbet, Géricault moqués ; les Impressionnistes baptisés ainsi par un critique pour humilier Monet… D’autres n’ont connu le succès qu’après leur mort : Van Gogh, Vermeer, Gauguin…

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