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Les robots, une chance pour l'Homme ?

Dernière mise à jour : 5 mai 2022


Mike Agliolo/Getty

Cet article a été publié sur Capital.fr le 31/10/2017


Les robots font aujourd’hui partie de notre quotidien. De plus en plus performants, utiles, humanoïdes, ils sont même capables de tenir une véritable conversation. Malgré tout, ils suscitent autant la fascination que la crainte : va t-il remplacer l'Homme au travail, ou encore se retourne contre lui ? Alors faut-il avoir peur des robots ? À vous de juger !


1. Le robot, une révolution intellectuelle pour l’Homme


La robotique allie trois disciplines : mécanique, électronique et informatique. Grâce au deep learning, - système d’apprentissage automatique par algorithmes, servant par exemple à décrypter une image ou à comprendre une conversation -, la robotique est de plus en plus perforante. “Avec le deep learning, la machine apprend à le faire elle-même. Et elle le fait beaucoup mieux que les ingénieurs, c'est presque humiliant !", ironise le chercheur Yann LeCun dans Le Monde. De plus, notre mémoire étant faillible, les ordinateurs permettent “d’e “externaliser” cette dernière, rappelle Michel Serres dans sa conférence, L'innovation et le numérique. Avoir de la mémoire, apprendre tout par coeur n’est plus une nécessité puisque “la mémoire de votre ordinateur est bien plus importante que la nôtre”. Libéré de cette contrainte, le cerveau se sert de ses autres fonctions et peut ainsi déployer sa créativité : l'homme devient plus inventif, dit encore le philosophe.


2. Ils sont des partenaires incontournables en médecine


Les robots chirurgiens et infirmiers sont de plus en plus présents dans les hôpitaux. MedWhat par exemple, une application développée par des médecins de l’université californienne de Standfort, qui sur le même principe que Siri, répond via un robot conversationnel à toutes les question liées à la santé. La chirurgie mini-invasive - où les larges ouvertures sont remplacées par de petites incisions -, s’est quand à elle amplement développée ces quinze dernière années, rappelle Les Echos. Ainsi, le robot Da Vinci, gros bras mécanique piloté par le chirurgien, est plus précis que la main humaine, qui peut trembler. La robotique humanoïde de son côté, révolutionne le principe de la prothèse, avec le concept d’exosquelette, qui permet d’étendre les capacités motrices de l’homme. L'armée Américaine serait d’ailleurs en train de développer une armure à la Iron Man, en collaboration avec un studio de cinéma, selon Science et Avenir.


3. Ils apportent une aide au quotidien


En réalité, les robots sont déjà chez nous. Conçu sont avant tout conçus pour apporter une aide aux tâches quotidiennes, les premiers robots ont été ménagers : du mixeur au multicuiseur, ils permettent de gagner du temps. On parle de “robotique personnelle”. Aujourd’hui, les robots d’entretien autonomes sont devenus des produits communs, notamment les aspirateurs. Tout comme les voitures, qui sont maintenant dotées de systèmes automatisés destinés à aider l’homme dans sa conduite : régulateurs de vitesse ou systèmes de guidage. Pour les personnes âgées aussi, les robots sont d’une grande aide. PARO, le petit robot phoque distribué dans certaines maisons de retraite, a des vertus thérapeutiques. Il est équipée de sept moteurs qui lui permettent de bouger la tête, cligner des yeux, remuer la queue et les nageoires. Doté d’une intelligence artificielle, il adapte ses mouvements et son ’intonation en conséquence, offrant à chaque malade une stimulation cognitive personnalisée.



4. Ils sont des pionniers de la science


En chimie, les programmes d’apprentissage automatique (deep learning), aident à la conception de nouvelles molécules, comme l’explique le site Pour la science. Le robot scientifique peut automatiser et analyser toutes les données des laboratoires, donner des hypothèses scientifiques, concevoir et réaliser des expériences, les tester, puis interpréter les résultats et même recommencer le cycle. Mais les robots et le deep learning nous aident aussi à connaître notre environnement, en explorant des lieux hostiles ou dangereux, que nous ne pourrions atteindre. En 1997, l’envoi du robot Sojourner par la Nasa sur Mars, a marqué un tournant dans l’histoire de l’exploration planétaire : il s’était retrouvé bloqué sur un rocher, suite à un ordre hasardeux venu de la Terre. “Désormais, les robots missionnaires se doivent de faire preuve d'autonomie et de discernement” peut-on lire sur le site du CNRS. Ils savent se déplacer dans un environnement inconnu de manière “judicieuse”.


5. Ils boostent la compétitivité des entreprises


Depuis les années 1970, les robots se sont imposés dans les tâches industrielles : comme la peinture des carrosseries automobiles, explique le site ISN Robotique. Les robots ont ensuite évolués pour réaliser des tâches de plus en plus complexes, de plus en plus rapidement, ce qui a permis l’industrialisation de nos sociétés. Grâce à son automatisation et à l'installation de robots dotés de capteurs sensoriels, l'usine britannique Nissan de Sunderland, ouverte en 1986, est devenue l'une des plus productives d'Europe, relève The Economist. En 2016, l'entreprise chinoise Foxconn, qui assemble les iPhone pour Apple, avait installé 60.000 robots, sans qu’aucun emploi n'ai été supprimé. "Nous utilisons la force des robots et d'autres technologies d'assemblage pour remplacer les tâches répétitives effectuées avant par nos employés" assure-t-elle dans un communiqué à la BBC. Preuve que les robots industriels peuvent désormais remplacer le travail peu qualifié et à faible coût.


1. L’homme machine : un fantasme angoissant


Skynet, l’entité du film Terminator, est l'exemple parfait d’une dérive malveillante des robots. Cet ordinateur intelligent, veut détruire la race humaine et la culture populaire a largement contribué à la peur d’une domination des hommes par les robots.

Dans Robots. Le mythe du Golem et la peur des machines de Brigitte Munier, l’auteure explique que chaque époque de l’Histoire aurait son mythe, qui permet aux Hommes d’extérioriser ses inquiétudes et ses aspirations. Ainsi Frankenstein de Mary Shelley et le Golem, ce personnage mythique de la culture juive, retranscrivent la même crainte : celle que la création se retourne contre son créateur. Frankenstein, paru en 1818, au début de la révolution industrielle, exprime la peur du pouvoir, du progrès scientifique face à la morale. Par la suite, la machine a pris diverses formes : de Matrix à Robocop, en passant par l'armée des clones de Star Wars. Toutes ces histoires populaires soulèvent la même question : qu’est ce qui différencie l’homme du robot ? La culture japonaise a quant à elle sa propre vision du robot et le perçoit pas comme une menace. La machine comme est perçue comme un compagnon ou un alter ego, à tel point qu’Astro le petit robot est devenu symbole de l’espoir après la Seconde Guerre mondiale...


2. Un robot n’a pas de conscience


Selon Elon Musk, directeur de la technologie de SpaceX et PDG de Tesla, il devrait y avoir un contrôle réglementaire de l'Intelligence Artificielle, car nous pouvons rapidement être dépassés :"Nous risquons de faire là quelque chose de vraiment dingue. C’est comme convoquer le démon sans être protégé par un cercle hermétique”. Quant à Peter Singer, professeur de bioéthique de Princeton en Australie, il s’interroge : “Faut-il apprendre à un véhicule sans chauffeur à éviter un enfant qui traverse soudain la route, même si cela risque de mettre en danger les personnes transportées ?” Si la réponse “est oui, sans doute”, car c’est ce que ferait un conducteur humain, “mais s’il s’agit d’un chien ? Ou d’une biche ?” reprend-t-il. En clair, pas de science sans conscience.


3. Ils peuvent devenir des perturbateurs affectifs pour l'Homme


Dans les pays anglo-saxons, associations féministes et universitaires, ont lancé des campagnes médiatiques pour faire interdire préventivement la fabrication des robots sexuels, relaie Le Monde. Les “sexbots”, perturberaient le développement affectif des adolescents et aggraveraient la tendance de nombreux hommes à "objectiver" les femmes. S’ils prennent l’habitude de coucher, à leur guise, avec des machines perpétuellement consentantes, lascives et dociles, ils auront tendance à exiger la même attitude de leurs amantes humaines. Ces robots sexuels sont pourtant déjà en pleine expension : au Japon, les Love Dolls, ces poupées en silicone souple, articulées et aussi réalistes que possible font partie de la culture depuis les années 1980. Et comme on arrête pa le progrès, elles parlent d’une voix mécanique et bougent légèrement la tête et les bras.


4. Une menace pour l’emploi


En 2014, un rapport mené par la Commission Européenne, révèle que 74% des Français estiment que les robots "volent le travail des gens". Mais le débat concernant la menace des robots sur le travail existe depuis l'automatisation des caisses enregistreuses dans les grandes surfaces, rappelle France 2. Et à terme dans les 15 prochaines années, 330.000 emplois d'ouvriers pourraient disparaître et 320.000 agents d'entretien pourraient aussi perdre leur emploi, à cause de la robotisation des tâches ménagères. Au total 1,5 million d'emplois sont appelés à disparaître, selon les chiffres du Le Conseil d’orientation pour l’emploi.

Source : Secrétariat général du COE Décomposition des emplois les plus « exposés » par la numérisation

5. Une menace physique pour l’Homme


Des milliers de scientifiques ont lancé un appel en 2015 : ils y mettent en garde contre les "robots tueurs". En effet, des armes autonomes existent et “choisissent et frappent des cibles sans intervention humaine” Elles sont décrites comme “la troisième révolution dans la pratique de la guerre, après la poudre et les armes nucléaires”, dénoncent les signataires de cette lettre ouverte, publiée à l'ouverture de la Conférence internationale sur l'intelligence artificielle (IJCAI) à Buenos Aires. Le physicien Stephen Hawking assure de son côté à la BBC, qu’il faut désormais craindre que les machines surpassent les humains. Pour lui, l'IA “pourrait finir par devenir autonome et très vite. Les humains, limités par leur lente évolution biologique, ne pourraient pas suivre". Dans une interview au Times, il propose donc de former "une sorte de gouvernement mondial", afin de contrôler le développement des robots et d'éviter qu'ils ne prennent le dessus.

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