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Robert Combas – Geneviève de toutes les couleurs

Dernière mise à jour : 5 mai 2022


Cet article a été publié dans Art Absolument le


En hommage à la ville d’Angers où ils se sont rencontrés quand elle était danseuse, Robert Combas consacre une exposition à la figure de Geneviève, sa femme. De son parcours  marqué par le rock’n’roll, jalonné de ruptures et de nouveaux départ, Combas a tiré trente-cinq ans de peintures qu’il résume à travers le visage de son aimée. Geneviève en devient toutes les muses, toutes les femmes du monde. 


Geneviève de toutes les couleurs « parce que je lui en ai fait voir de toutes les couleurs », livre Robert Combas. Geneviève, c’est le double, un peu plus conscient, un peu plus responsable de l’artiste, qui induit une remise en question après une vie passée ensemble. Du réel au fantasme, de la danseuse à la muse, Geneviève incarne tour à tour l’amoureuse, la guerrière puis l’animal, le rêve ou le cauchemar.


Sa représentation varie selon ses propres débordements, qui passent avec fracas d’une vision idéelle de sa femme, exacerbée jusqu’à la dérision, à des prises de position contradictoires – féministes puis machistes et inversement. Ainsi, dans Les nues sont toujours la même, on la trouve ramassant des coquillages en escarpins : « il faut être tordu ou barge pour imaginer ça », écrit le peintre dans le descriptif de l’œuvre. En effet, un cartel qui accompagne chaque œuvre, raconte une histoire mêlant souvenir et fiction, tâche à laquelle le peintre s’attache « avec rigueur », pour contrebalancer le poids de la nostalgie, de l'oubli.


Car Geneviève, en sus d’être toutes les femmes, est également la mémoire pour Robert Combas : tous les souvenirs s’incarnent en l’être aimé. Elle en devient autant personne en chair et en os qu’objet pictural.  Les novations de sa peinture,  attachées à la figuration libre et aux tons vifs de la Bad Painting,  trouvent un écho troublant dans la vision de Geneviève, personnage projeté dans le « labyrinthe » qu’est la peinture pour l’artiste. Lorsqu’il ressent « la trahison, l’agression », qui le « titillent », la peinture est brutalement jetée directement sur la toile. Avec une violence peu dissimulée, accentuée gracieusement par les mouvements obliques des danses de la belle, l’exposition raconte une histoire fusionnelle, couplée à une histoire des formes.


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